Écrit d’été : un portrait de Thomas dans « À fleur de Mots »

- Est-ce-que tu peux pour commencer nous parler de ton parcours jusque là…

- La Terre à Toto est mon deuxième album ″officiel″ …avant Le tramway du bonheur, il y a eu un cinq titres, Le Baron perché et des disques pour des pièces de théâtre que j’avais écrites et dont j’avais fait la musique. J’ai fait beaucoup de théâtre au sein de la compagnie Etincelle à Aubervilliers et du cinéma en tant que comédien et que réalisateur. J’ai réalisé un court-métrage, Sofiane et Vanessa qui a été primé au festival « ciné-vidéo » de Seine-Saint-Denis. Parallèlement à tout ça, j’ai suivi des études d’histoire à l’université et j’ai une licence en sciences politiques.

Pendant toutes ces années-là, j’ai eu pas mal d’activités dans plusieurs directions : politique, artistique, universitaire, associative... Aujourd’hui, même si mon métier c’est la chanson, les concerts, les disques, je conserve pas mal d’activités liées à l’associatif, en direction des publics, j’anime des ateliers d’écriture par exemple, des projets montés avec des ados, des adultes, des retraités. J’ai besoin de pouvoir mener ces projets pour avoir de l’oxygène et de l’énergie créatrice, j’ai besoin de ça pour raconter des choses, je pense que je m’ennuierais assez rapidement si je n’étais que chanteur.

- Quel est alors pour toi l’intérêt d’un album de chansons, pouvoir croiser des musiciens, être sur scène ?

- L’album, c’est une représentation de trois années vécues, alors ça veut dire effectivement des rencontres avec des musiciens, mais aussi avec des professionnels du spectacle, avec un public de plus en plus large, à Paris, en banlieue ou en province. Et puis ce sont des expériences humaines, des histoires de lutte, d’amour, d’amitié, de voyages… c’est un peu la résultante de ces trois années de vie.

- L’aboutissement d’un travail ?

- C’est un aboutissement effectivement, mais un aboutissement figé, parce-qu’un disque c’est quelque chose qu’on essaie de faire vivre par le biais des concerts. Quelque chose qui reste un peu derrière nous : aujourd’hui je suis déjà sur de nouvelles compositions, de nouvelles choses à vivre…les chansons de La Terre à Toto sont presque déjà derrière moi, j’ai déjà presque envie de jouer d’autres choses sur scène, d’expérimenter peut-être une autre forme d’orchestration, avec d’autre musiciens, ou quelque chose de plus réduit…je me pose déjà toutes ces questions ! J’envisage finalement l’album comme la dernière étape d’une aventure humaine. Tout ce qu’il se passe, en terme de choses vécues, de réflexion autour de l’arrangement des chansons, de l’enregistrement, du choix des musiciens, se passe avant … Après il y a toute la période de studio, à la fois excitante et fatigante, puis la sortie du disque et les concerts qui restent finalement, dans le métier, la chose la plus vivante. On est de toute façon tout de suite en projection sur demain.

- Tu es là où tu veux être, artistiquement ?

- Tu sais, je suis quand même tout jeune dans le métier, ça fait 3 ans, 3 ans et demi que je fais de la chanson, même si le parcours artistique remonte à l’enfance. Je suis dans une construction permanente, à plein de niveaux, l’écriture, la manière dont je chante… Je n’ai pas vraiment de formation de chanteur, j’ai appris ça un peu à l’arrache, j’essaie seulement d’apprendre à chanter pour ne pas être trop ridicule sur scène. En studio, bon, c’est un peu facile, tu refais les prises ! Mais sur scène il faut essayer d’être un minimum carré. Je ne peux pas dire que j’essaie de travailler ça, ce serait faux, mais plutôt que l’expérience fait que je suis de plus en plus à l’aise et en confiance. Je suis loin d’être arrivé à quelque chose de tout à fait satisfaisant et puis, même si j’avais le sentiment d’être arrivé au bout d’un projet, j’aurais à mon avis immédiatement l’intention de partir dans une autre direction.

Je fonctionne quand même assez souvent à l’excitation. Elle vient de la première idée, par exemple j’étais à Saint Louis du Sénégal l’année dernière, je me balladais, on m’a présenté des musiciens et j’ai passé une soirée avec eux… tout de suite j’ai fait le lien avec la Seine-saint-Denis, avec les réseaux que j’avais là-bas, avec les jeunes de mon quartier, avec les animateurs que je connais, avec mes musiciens. J’ai tout de suite songé à un échange, à une rencontre : en novembre on a acceuilli à Aubervilliers le groupe de musique sénégalais et puis on est allé à Saint louis du Sénégal début mai. On a fait des concerts ensemble et des jeunes de mon quartier réalisaient un documentaire…

- Comment le spectacle a-t-il été accueilli ?

- C’était impressionnant parce-que les gens étaient vraiment attentifs, vraiment curieux. On a joué un concert gratuit dans un festival off, on était au milieu de la population de Saint Louis, sur la place de la ville, et on n’était pas à la soirée de l’ambassadeur du festival in ! Ce cadre très populaire c’est ce qui me convient, parce-que si j’avais dû jouer dans ce truc, là, avec tous les blancs et les notables de la ville, ça m’aurait fatigué…là, les gens étaient chaleureux et en même temps assez intrigués par ce qu’on était, des blancs qui racontent des choses avec un flot, un langage et une expression qui ne leur sont pas forcément familiers. Même si la plupart parlent Woloff et Français, j’ai su rapidement que je ne devais pas mettre en avant les textes et mes petites histoires entre les chansons pour communiquer avec les gens. Ils n’étaient pas habitués à ce genre de communication, donc il a fallu tout donner sur la musique.

D’habitude je me repose beaucoup sur ce que je raconte, sur mes mots, ça faisait longtemps que je n’avais pas déployé autant d’énergie musicale en chant, en danse, en présence scénique. Il se trouve que pour ce concert, on avait choisi le répertoire le plus accessible, le plus ″africain″, le plus festif, donc ça s’est très bien passé, ils ont vraiment accroché. Je pense qu’ils ont été touché par l’intérêt et la curiosité des occidentaux pour la musique africaine. Même si je ne fais pas de la « musique africaine », seulement de la chanson teintée de musique africaine -et puis la musique africaine ça veut pas dire grand-chose, y’a la musique d’Afrique de l’ouest, d’Afrique centrale- en tous cas de sonorités et de rythmes qui ne leur étaient pas étrangers. Pour une fois finalement le lien, la rencontre se sont faits dans cette direction-là, c’est assez rare, parce-que la vision qu’ont les africains des occidentaux, c’est « je viens avec ma culture d’occidental, dans une posture plus ou moins post-colonialiste » « Je viens chez les gens sans trop savoir qui ils sont... ». Là, il y avait un effort de notre part pour montrer qu’on s’était intéressé à la musique sénégalaise, à la musique d’Afrique de l’ouest et que je chantais un peu en Woloff, un peu en Sarakolé… et quand Yannick (Le guitariste du groupe) s’est mis à faire sa voix de Griote, ils étaient fascinés ! Il y avait aussi des petites d’origine malienne et sénégalaise qui venaient d’Aubervilliers, qui ont chanté, dansé : ils voyaient que ça n’était pas quelque chose de complètement importé, il y avait même déjà un lien dans ce qu’on proposait, déjà des passerelles qui avaient été travaillées en amont.

C’est ça qui est excitant, avoir une idée et se dire : à partir de là, je vais tout mettre en œuvre pour la réaliser. C’est ce qui me fait fonctionner depuis 15 ans. Depuis que je suis ado, j’ai le goût des projets, parce qu’un projet artistique, c’est aussi un prétexte à des aventures humaines. Aujourd’hui je suis chanteur, mais j’aurais pu aller au bout de projets dans le cadre d’une autre activité, ça aurait pu être la comédie, l’écriture, l’enseignement, la politique …je crois que c’est l’isolement des gens, de différents groupes et catégories de la population qui m’angoisse, qui m’attriste. Finalement, ce qui m’intéresse, c’est d’être à l’initiative de rencontres et d’aventures collectives.

- C’est ton rôle d’artiste dans cette société ?

- Par rapport à mon parcours, à l’idée que je me fais de ce métier, je ne considère pas que l’artiste soit extérieur à la société et au reste du monde, c’est-à-dire que j’ai l’impression de faire un métier complètement impliqué dans le système dans lequel on vit, parce qu’il se nourrit de tout ça. Il suppose de partager des choses avec des gens différents, qui font d’autres métiers, qu’il faut comprendre, qu’il faut appréhender…Je fais ce métier-là quotidiennement, je ne suis pas dans un fonctionnement de distance avec les choses, je ne suis pas dans une bulle créatrice où pendant plusieurs jours je vais m’isoler pour composer. C’est quelque chose qui se passe tous les jours, j’organise ça de manière assez équitable entre des moments où je suis seul et je peux composer, des moments où je suis label de production à T’inquiète productions et où je passe des coups de fil, où je suis sur internet pour répondre au public, où j’écris des dossiers pour obtenir le financement de tel ou tel projet, où je fais des répétitions avec les musiciens…Les différentes étapes de ce métier sont intimement liées, donc, déjà, j’ai vraiment le sentiment d’être un travailleur parmi les autres. Un travailleur qui se bat aussi pour ses droits, pour conserver certains acquis menacés et qui fait l’effort de penser en termes d’ « inter-profession » : les gens qui m’apportent professionnellement ne sont pas forcément des artistes.

Dans mes amis proches il y a plus d’instits, de travailleurs sociaux, de chômeurs, de postiers, que de poètes maudits…Ce qui m’intéresse chez un chanteur, une chanteuse ou un comédien c’est aussi l’effort qu’il fait pour être…enfin c’est même pas un effort…est-ce que je sens que sincèrement, il a les deux pieds dans la société ou pas. Dès l’instant où je sens que lui-même se met à l’extérieur du monde et qu’il le regarde un peu d’en haut, ça me…je trouve ça très suspect. C’est un peu comme les politiciens qui ont complètement décroché avec la réalité, qui parlent des gens et qui ne connaissent même plus le prix d’une baguette de pain ou d’un ticket de métro.

Il y a certaines personnes avec qui je n’ai pas l’impression de faire le même métier, parce que dans l’approche du public, dans la relation avec les professionnels du spectacle, tout le travail qu’il faut faire en amont avant de faire un concert, de faire un projet, un enregistrement, si eux sont complètement absents de toutes ces étapes-là, je ne sais pas à quel moment ils peuvent vraiment sentir la complexité de ce qu’est notre boulot. Les quelques fois où j’ai rencontré les gens qui étaient dans ces sphères un peu détachées de la réalité, j’ai sincèrement eu le sentiment qu’on ne se comprenait pas, qu’on n’était pas vraiment collègues de bureau.

- Il n’est pas un peu là, l’engagement politique ?

- L’engagement politique, oui, il est présent dans tous les degrés d’activité. J’essaie de l’avoir en tête constamment, dans tout ce que je fais. Encore une fois il n’est pas vécu comme une contrainte, c’est quelque chose qui maintenant est presque de l’ordre de la discipline, pas au sens militaire, mais comme philosophie de vie …C’est une échelle de valeurs qui évoluera certainement parce que la réflexion sur les questions politiques, philosophiques et sociales est par définition en mouvement, elle se nourrit aussi des expériences vécues, c’est quelque chose qui n’est pas figé.
Je me ré-interroge souvent sur mes actes et le sens que je donne à mon travail, à mes projets, dans quelle mesure ces projets-là sont fidèles aux valeurs que je défends. C’est quelque chose qui est central dans ma réflexion, dans mon action. J’ai souvent le sentiment d’être amené à faire des compromis, à lâcher des choses, parce que la vie implique aussi parfois des formes de compromis douloureux, notamment dans ce métier…mais je tiens beaucoup au fonctionnement qui est le notre d’autoproduction, de maîtrise de tout ce qu’on fait, la production, l’aspect promotionnel, le travail en direction du public, des programmateurs, des attachés de presse, des journalistes. C’est quelque chose qu’on maîtrise vraiment de A à Z et là-dessus, je serais incapable de céder parce qu’après j’aurais vraiment trop de difficultés à assumer le truc…

Par exemple aujourd’hui je suis allé faire un ″Showcase″ à la Fnac de Lyon, eh bien c’est dur à vivre ! On est quand même dans le temple de la consommation, entre Naf-Naf et Etam, avec des gens qui rentrent, qui sortent …Juste avant moi dans la Fnac il y avait un espèce de DJ sponsorisé par NRJ qui faisait une démonstration au rayon électro et dans le programme je passais après le DJ excité ! Se sentir à un moment donné, même si c’est éphémère, intégré dans le programme promotionnel de la Fnac, c’est quelque chose qui ne m’a pas été facile à vivre. Un Showcase à la Fnac…même si dans le fond ça s’est bien passé, le public était attentif, certains vont venir ce soir au concert, donc la rencontre avec le public s’est déroulée, là-dessus je ne suis pas déçu, mais je suis sorti du centre commercial complètement abruti par le bruit, les lumières, le passage…On est constamment entrain de jongler avec ces problématiques-là, mais c’est quelque chose que j’ai pas envie de réitérer trop souvent…

- Dans La Terre à Toto, tu captes des instants de vie, des portraits de personnages comme des gens qu’on ne croisera plus, un peu comme les gens en voyage...

- Je pense que même si on garde beaucoup de choses des moments de vie vécus, il ne faut pas oublier que ces moments-là vont être remplacés par d’autres moments…pour vivre les choses pleinement, il faut pouvoir être disponible dans sa tête. C’est vrai que le fait de raconter, de figer une histoire, implique forcément de sortir de cette histoire pour en vivre une autre. Ca peut amener parfois un sentiment de nostalgie ou de mélancolie, ou le sentiment que ce que l’on a vécu est derrière, mais je crois que, consciemment ou inconsciemment, on garde toutes ces aventures vécues en nous et ça nous permet de nous construire.

Pour ma part, je fais beaucoup d’efforts pour entretenir le lien, c’est quelque chose d’ important pour moi, garder le lien avec les gens rencontrés, pour ne pas oublier. C’est marrant, les griots c’est leur métier, ça ! Je m’en sens proche parce-que le lien, la lignée, c’est quelque chose qui m’intéresse depuis que je suis gamin, j’ai cette curiosité des gens, des familles, des histoires…c’est vrai que c’est épuisant de faire sans cesse l’effort de conserver dans le présent ce que tu as vécu, mais tant que j’aurai l’énergie de le faire j’essaierai de le faire du mieux possible. C’est pas un sacerdoce, c’est pas une contrainte, j’ai vraiment la passion des gens, des rencontres. Souvent les gens avec qui je travaille ont un peu de peine à me suivre parce que je suis enchanté de revenir dans un endroit que j’ai quitté un an auparavant, ça peut être le cas par exemple d’une salle de spectacle comme les Rancy, on commence à croiser des gens qu’on retrouve d’année en année et c’est toujours un plaisir de les retrouver, de voir qu’ils ont amené d’autres gens et que le groupe s’élargit. Mais c’est aussi un plaisir de vivre quelque chose d’inédit dans un endroit qu’on ne connaît pas… (Il faut trouver un équilibre entre ces deux directions-là, la direction en ligne droite vers un lieu qu’on ne connaît pas du tout et les directions qui s’emmêlent un peu entre ce qu’on a déjà croisé, des gens et des lieux qu’on veut retrouver, avec la volonté quand même de poursuivre le voyage de la caravane)...

Je suis quand même très très attaché à mes repères géographiques, familiaux, amicaux. Je ne suis pas un aventurier. J’ai le goût du voyage, la curiosité et la passion de l’ailleurs, mais quand j’y vais, c’est toujours avec l’idée que je vais revenir dans pas longtemps. Dans l’idée aussi d’établir des passerelles entre l’endroit que je viens de quitter et celui que je viens de découvrir. Je ne suis pas un aventurier qui a toute son histoire dans son sac, je suis vraiment un enraciné, mais qui peut aussi s’enraciner vite ailleurs ! Tu me laisses deux semaines dans un endroit, je vais avoir mes repères, je vais connaître la moitié de la population et donner le sentiment d’être là depuis un bon bout de temps. Mais avant que cette magie n’opère, il y a presque toujours un moment où je suis en fragilité. En Afrique notamment, c’est tellement dépaysant ce que je vis que pendant quelques jours je vais être en quête de nouveaux repères. Dès que je commence à les trouver, à les sentir se solidifier, eh bien c’est toujours un calvaire de repartir. Je suis dans une émotion presque adolescente, par rapport au voyage, j’ai toujours l’impression d’être en colonie de vacances…quand je vais quelque part, à la fin je pleure, je prends les adresses de tout le monde, y’a quelque chose qui est vraiment lié à l’expérience de l’enfance, à la peur d’oublier les autres et d’être oublié. C’est cette volonté d’entretenir le lien dont je parlais tout-à l’heure, je n’arrive pas à séparer les lieux géographiques des expériences, des rencontres et des aventures humaines.

- Pour finir, ta discothèque idéale :

- Cet exercice est certes plus ouvert que celui du « t’emmènes quel disque sur une île déserte ? » ; on est cependant dans du sacrifice, précisons-le.

Pour les mots français : Alain LEPREST (album 4), HIGELIN (Champagne), CharleElie COUTURE (Pochette surprise), VASSILIU (le cadeau et Roulé Boulé), NOUGARO (Hombre et lumière), Michèle BERNARD (Voler), Dick ANNEGARN, LAVILLIERS, Michel RIVARD (Le Goût de l’eau), Romain DIDIER (Maux d’amour), FERRE, JONASZ (Tristesse), LEOTARD (A l’amour comme à la guerre), BREL, BRASSENS, MANO SOLO (La Marmaille nue), Art MENGO (La Vie de Château), PERRET, FERRAT, Gabriel YACOUB (Bel), Joël BARRET (Chocolat Amer), ARTHUR H (Négresse blanche), Loïc LANTOINE (Badaboum), ZEBDA (Essence Ordinaire), Antoine TOME, Gérard PITIOT (Vues d’ailleurs pour mots d’ici), Gérard MANSET, NTM (Authentik), Jean-Marc LE BIHAN (Noir et Blanc.

Et les mots d’ailleurs : Salif KEITA (Folon), Boubacar TRAORE (Sa Golo), Oumou SANGARE (Worotan), Habib KOITE (Maya), Ali FARKA TOURE, Cheik Tidiane SECK et Hank JONES (Sarala), TOURE KUNDA, Youssou N’DOUR (Set), Tiken Jah FAKOLY (Coup de gueule), BONGA, IDIR, Cheb MAMI, TOURE TOURE (Laddé), Omar PENE, FELA, Bob MARLEY, GROUNDATION (Hebron gate), GLADIATORS, Paolo CONTE, La Familia VALERA MIRANDA (A Cutino), LHASA (La Lloranda), Astor PIAZZOLA, Gianmaria TESTA, HADOUK TRIO, Tom WAITS, CHOPIN (Nocturnes), TEXIER (An Indian’s week), James TAYLOR, Cat STEVENS, Keziah JONES (Black Orpheus), The J.B’S, Michael FRANK (The Art of Tea).

- Et ta bibliothèque idéale ?

- En Sachant qu’un livre, c’est plus long à finir qu’un disque... BUKOWSKI (Souvenirs d’un pas grand chose), Didier DAENINCKX (Meurtre pour mémoire), John FANTE (Bandini), Nâzim HIKMET (C’est un dur métier que l’exil), Nick HORNBY (Haute fidélité), Jean-Claude IZZO (Le soleil des mourants), Jacques LANZMANN (le têtard et Le Jacquiot), PREVERT, PAGNOL, QUENEAU (Pierrot mon ami), SAN-ANTONIO, SARTRE (Les Mots), Albert COHEN (Solal), Karl MARX (Le Manifeste).

Propos recueillis par Lo pour le numero 28 du journal « À Fleur de Mots ».