Aux portes de la capitale, j’entends des gens qui pleurent ;
Pas des larmes de sitcoms, de victoires de césars,
Non rien qu’de simples larmes de femmes et d’hommes.
Le soleil se lève bien plus tard, sur les cheminées d’usines et les façades qui baillent
Toujours les mêmes trains, toujours les mêmes rails.
Les boulevards s’illuminent et la ville lumière va terminer sa nuit en orgie
Pendant que dans ma cité une femme achève sa dernière prière.
Aux portes de la capitale, le béton ne sait pas chanter ;
Qu’est ce qu’ils ont fait les architectes de nos cités ?
Entendent-ils la détresse de tous les jours,
Y’a pas de lampions qui brillent sur les nuits de nos tours.
A coup sûr les coups de peinture n’effacent pas les fissures,
Ecoute la chanson qu’elles nous murmurent,
Toujours la même, plaintif poème,
Douloureux requiem.
Pourtant y’en a qui dansent dans la haute société,
Ils n’aiment pas mes paroles et ma musique ne les fait pas vibrer.
Ce soir les lumières de Paris vont s’éclairer,
Alors qu’à ses portes des gens se perdent dans l’obscurité.
Aux portes de la capitale j’entends des gens qui pleurent,
Les yeux perdus dans le gris du ciel,
De la vie et des jours qui font la course
Entre béton, bitume, ozone et décibels.
Devant nous, derrière nous, quelle différence ?
A l’école ils parlaient d’égalité des chances.
Abandon, illusions, coulures de sève,
Je les entends gémir toutes ces carcasses de rêves...