J’ai j’té mes chaussures, mon costume et mon maquillage,Mais j’ai gardé mon nez qu’a tant fait rire et tant s’moquer.Ca m’a jamais vexé, j’ai toujours aimé les enfantsMême, même si j’enviais parfois l’clown blancQu’avait toujours raison, les gens votaient pour lui ;Moi, j’suis toujours sincère dans c’que j’dis.Elles sont parties les caravanes et j’ai même pas pu dire adieu,A la danseuse qui m’avait dit « J’aime bien tes yeux… ».RefrainJe sais que j’devrais m’découvrir le nez mais j’ai ma fierté,Même si je n’suis plus qu’un vieux cloude enrhubéQu’a plus d’chapiteau et qui s’assoupit tard,Dans son p’tit cirque noir.Comme j’ai pas envie d’me ramollir le corps et l’esprit,Tous les sam’dis matins, j’vais dans l’square saluer les gaminsEt debout sur un banc, j’leur raconte l’histoire de GontranQui mangeait les poissons rouges de Grand-Maman.Ca fait rire les enfants, ça dure jamais longtemps,Ca fait plus rire personne quand apparaissent les deux agents ;Ils veulent plus d’moi dans leur secteur depuis qu’j’ai dit en plaisantant :M’sieur l’inspecteur, j’suis amoureux d’votre déguisement.RefrainJ’ai lu dans l’journal qu’on était encore davantageA vivre en marginal, en décrochage en décalageEt j’ai même lu plus bas que les lascars de mon quartierAvaient volé un lama pour lui r’donner sa liberté.Ca m’a fait rigoler, moi qui suis du métierJe sais qu’c’est pas facile d’être un lama dans une cité,D’être un p’tit jeune ou une grand-mère, une minette ou un ouvrier,Ca traîne dans l’air, on est tous en train d’s’enrhuber.Refrain





