Ces filles-là

Thomas Pitiot, 2005, in Griot

J’aime les filles qui parlent peu et puis celles qui parlent trop
Qui finissent sur une table à danser l’flamenco,
Celles qui tiennent leurs secrets, blottis au creux d’une larme,
Qui enterrent leurs silences dans une vie de vacarme.
J’aime les filles qui rigolent comme un violon tzigane
Aux regards de clown triste, sourires en filigrane ;
Les filles plus courageuses que des armées d’bourgeois
Qui décident d’être heureuses en contournant les lois.

J’aime surtout ces filles-là

J’aime toutes ces p’tites nanas, fleurs de familles nombreuses
Qui trouvent dans le béton des appétits d’rêveuses,
Qui veulent plus être courbées et pour venger leurs mères
Se tiennent fièr’ment cambrées, face à tout l’univers.
Et même si elles m’agacent, j’aime les filles aux gros mots
Celles qui renversent les tasses, sans arrondir le dos,
Celles qui rajoutent toujours le p’tit mot de la fin
Après la phrase du père, du mari, du frangin.

J’aime surtout ces filles-là

J’aime les filles aux accents fiévreux et mélodiques
J’aime les femmes aux excès, qui dansent toutes les musiques,
Celles qui projettent encore, de revivre une jeunesse
Qu’ont pas peur de la mort, qu’ont pas honte de leurs fesses.
J’aime les filles qui chantonnent, qui marchent toutes seules la nuit,
Qu’ont un amour caché, et dans tous les pays
Où elles s’sont baladées, car elles parlent à tout l’monde ;
J’aime les filles de la terre, j’déteste les femmes du monde !

J’aime les filles de la terre, j’déteste les femmes du monde........