Le Tramway du bonheur

Thomas Pitiot, 2000, in Le Tramway du bonheur

Toujours les mêmes qui s’font violence tous les matins,
Qui s’débarbouillent la tête et les rêves pour le turbin.
Dans mon tramway on trouve pas d’habitués du satin,
C’est plutôt l’école du mal au dos, de la corne aux mains, du mal aux reins.
Toujours les mêmes dont le réveil sonne comme le glas
Qu’ont pas toujours le cœur à chanter la la li, la la la
Au p’tit matin dans mon tramway l’ambiance est morte,
Collés-serrés gare à la fermeture des portes
 
Refrain
Vous qui êtes un peu frileux, qui trouvez les gens curieux
Regardez-les tout au fond des yeux
Si tu veux découvrir une palette de couleurs
Suis-nous, suis-nous dans l’tramway du bonheur :
Direction Saint-Denis ou Bobigny
Découvrir toutes les saveurs Faire le tour de tous les pays
Dans le tramway du bonheur.
 
Comme un long serpent gris mon tramway se réveille,
Il baille et nous on dit « bye-bye » aux anges du sommeil,
Les sourires culminent en même temps que le soleil,
On reconnaît les yeux qui nous ont fait du charme la veille.
Y’a un bonhomme qui pète les plombs dans mon dos
Qu’insulte le monde entier, Paribas et Mac-Do.
On plaint l’bonhomme on a tous peur du précipice,
On se rassure en s’regardant d’un air complice.
 
Refrain
 
C’est pas l’tramway qui nous dessert mais c’est la vie,
Toujours les mêmes stations désespoir et dépit ;
Pourtant tout l’monde aimerait descendre à l’arrêt du bonheur
Mais quand les portes s’ouvrent, y’a pleins de contrôleurs !
(x 2)
 
Refrain