Thomas Pitiot, 2003, in La Terre à Toto
« J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. »,« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. »,C’était si bon quand Desnos nous sonnait les matinesEt qu’on trinquait avec les vers des sonnets de Lamartine.Tu m’as confié tes rêves et prêté ta pirogue,Livré des récits fleuves sans fin, sans épilogue ;Quelle belle idée d’s’emmêler avec ton sang mêlé,J’ai la bobine ébouriffée au moins pour des milliers d’années.T’aimais pas bien qu’j’te taquine en t’app’lant ma tsarine,J’étais charmé par la voix du baryton Lénine ;Dans notre souk, y avait tant d’mots et d’moteurs à délices,Qu’on dansait l’zouk et l’tango choisissant nos épices.Moi mon sang chaud et rouge et mes paupières tombantes,Ta fidélité à l’amant et tes yeux en amante,J’entends encore les concertos qui résonnent ;Chopin au piano à l’accordéon c’était Marc Perrone.RefrainMon asiacaine, mon afritique,Ma ruskof du quatre-vingt-treize.L’air de rien on a échangé nos idéesSur l’art du thé, ses saveurs et l’amour infusion,Tu m’as parlé du Mékong et ses « pétanes »,Moi mes souv’nirs du malécon et d’La Havane.Da ma la nope et prikadi ptichka maïa ;Des belles langues pour des baisers qui n’en finissent pas.Transport amoureux et transport dialectalQui font Vientiane, Moscou, Aubervilliers jusqu’au Sénégal.Refrain