Thomas Pitiot, 2011, in La Place de l’autre
Je t’écris depuis mon occident cliniqueAssis au chevet d’un système perfuséDepuis le tout dernier sprint de l’ère atomiqueDepuis les pluies acides et la fonte des glaciersDe mon humilité quasi aquatiqueLes pieds dans l’eau les poumons tristement souillésDe ma consommation au stade schizophréniqueDes aliénations qui finissent de m’asphyxierJe t’écris, je t’écris, je t’écris, je t’écris (x2)Je t’écris depuis mon occident souffranceDe mon universalisme en peau de chagrinDe l’extrême puissance de feu de mon arroganceDes frontières miradors qui fixent le clandestinDe mon droit international, de mes sentencesDes satellites espions de tout le règne humainDes dogmes mortifères des chemins de croissanceDe tous les chants disparus de nos lendemainsJe t’écris, je t’écris, je t’écris, je t’écris (x2)Je t’écris depuis mon occident cliniqueDe mes vertiges et de mes hallucinationsDes religions d’argent des dieux anxiolytiquesDes superlatifs en points d’interrogationDe nos mots qui ne servent plus qu’à obéirDes langages qui informatisent nos émotionsDe la peur qui s’affiche bien avant le sourireDe l’hospitalité des portes des prisonsJe t’écris, je t’écris, je t’écris, je t’écris (x2)