Thomas Pitiot, 2005, in Griot
Planer au dessus du mondeEn empruntant tous les vents,Et puis les courants sans péagesDécouvrant huit cents paysages.Planer les bras ouverts, comme pour le saut de l’ange ;En fin brasser du vent, sans que cela dérange.Planer avec les yeux ouvertsEn affûtant ses serres d’aigle ;Emporter les bergers pervers,Epargner les moutons espiègles.Dans le désert d’Icare, décidant du décor ;La nuit comme un condor et lorsque les cons dorment.Planer, saluer en voisinMes petites sœurs les planètes ;Planter fièrement dans l’atmosphèreDe jolis drapeaux sans frontières.Me prendre pour Narcisse et au dessus des mers,Large miroir d’écume, parvenir à m’y plaire.Planer et si c’est cher d’oserUn jour voler sans kérosène ;Disparaître alors en tempête,Sans le moindre regret, sans haine.Avec les honneurs du rêveur kamikaze,Avec les adieux du rêveur kamikaze....